La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) salue la hausse de 5 % du financement des universités et partage les objectifs qui la sous-tendent, soit faciliter l’accessibilité aux études supérieures et augmenter le taux de diplomation. La Fédération accueille aussi favorablement les sommes de 70 M$ et de 20 M$ respectivement dédiées à accueillir davantage d’étudiant·es internationaux·ales dans les programmes universitaires francophones et à rehausser l’enseignement supérieur en région. Ces investissements témoignent de l’importance accordée par le gouvernement québécois à l’enseignement supérieur, ce dont la FQPPU se réjouit.
L’examen des modalités accompagnant ce financement laisse cependant craindre l’apparition de déséquilibres importants, susceptibles d’entraver l’atteinte des objectifs visés et, plus largement, le plein accomplissement de la mission des universités. « L’aide à la réussite étudiante n’est pas accompagnée de mesures équivalentes pour diminuer la surcharge de travail des professeur·es, pour améliorer le ratio profs/étudiant·es ou encore pour assurer la présence du personnel de soutien nécessaire », indique Michel Lacroix, président de la FQPPU. « Par conséquent, les objectifs du ministère de l’Enseignement supérieur en matière d’accès, de persévérance et de diplomation étudiante, risquent d’être difficiles à atteindre. » À ce titre, la FQPPU souhaite que les Règles budgétaires du ministère permettent de corriger cette lacune, soulignant au passage que des professeur·es surchargé·es, dont le taux d’épuisement professionnel est élevé, ne pourront contribuer à leur pleine capacité à l’encadrement des étudiant·es et au développement de la recherche.
L’aide à la réussite étudiante n’est pas accompagnée de mesures équivalentes pour diminuer la surcharge de travail des professeur·es, pour améliorer le ratio profs/étudiant·es ou encore pour assurer la présence du personnel de soutien nécessaire. Par conséquent, les objectifs du ministère de l’Enseignement supérieur en matière d’accès, de persévérance et de diplomation étudiante, risquent d’être difficiles à atteindre.
Michel Lacroix, président de la FQPPU
Par ailleurs, la FQPPU est préoccupée de voir que certaines disparités observées dans les années antérieures subsistent. La disproportion entre le financement universel de l’ensemble des disciplines, dans l’enseignement et la recherche, et le financement de domaines reliés à des besoins sociaux pressants, se trouve ainsi pérennisée dans le budget actuel, et cela peut avoir pour effet de fragiliser des secteurs qui contribuent à la formation de la relève dans les arts, les communications, la culture et l’histoire. La situation est malencontreuse, dans la mesure où ces domaines sont essentiels à la vitalité de la culture québécoise et qu’en outre, le budget vise à les soutenir par le biais d’autres mesures.
La FQPPU profite du dépôt de ce budget pour renouveler l’invitation adressée au ministère de l’Enseignement supérieur de repenser globalement les modalités de financement des universités afin que celles-ci puissent atteindre les objectifs de formation, d’accessibilité et de diplomation des étudiant·es, tout en assurant le développement de la recherche, de la création et des services aux collectivités, ce qui permettrait au réseau universitaire de contribuer pleinement au développement et au rayonnement de la société québécoise.