Le gouvernement du Québec envisage une réforme du régime syndical qui fragiliserait l’un des piliers de la vie démocratique : la capacité des syndicats à représenter efficacement leurs membres et à défendre le bien commun.
En rendant certaines cotisations syndicales facultatives, cette réforme créerait une brèche dans la formule Rand et remettrait en cause des décennies de luttes collectives. La FQPPU s’oppose fermement à ce projet, qui détourne l’attention des véritables enjeux de société pour cibler plutôt les contre-pouvoirs démocratiques. Fidèle à sa mission, la Fédération se joint aux voix du mouvement syndical québécois pour dénoncer cette attaque contre la démocratie et les droits collectifs.
Pourquoi cette réforme est problématique ?
La réforme du régime syndical proposée n’est pas une modernisation, mais un recul historique. En s’inspirant des politiques antisyndicales menées aux États-Unis, elle risque de reproduire leurs effets désastreux : une chute du taux de syndicalisation, un affaiblissement des protections sociales et un musèlement des contre-pouvoirs démocratiques.
Elle constitue aussi un affaiblissement de la démocratie. En limitant l’usage des cotisations syndicales, le gouvernement cherche à dicter quelles batailles peuvent ou non être menées par les syndicats, réduisant ainsi la diversité et la vitalité du débat public.
Enfin, il s’agit d’une question de priorités détournées. Alors que le Québec fait face à des crises sociales majeures — logement, santé, éducation, justice sociale —, le gouvernement choisit de cibler les syndicats plutôt que de s’attaquer à ces enjeux urgents.
« La réforme du régime syndical proposée ne vise pas la transparence, mais bien à réduire la capacité d’action des syndicats, qui oeuvrent à défendre les droits des salarié·es et en lien direct avec ces droits les principes qu’ils et elles ont démocratiquement choisi de prioriser dans l’intérêt collectif », explique Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. « On travaille ici à affaiblir les contre-pouvoirs, et par ricochet la démocratie elle-même. Nécessairement, ce sont nos écoles, nos hôpitaux et nos universités — que le gouvernement actuel n’a pas su protéger de lui-même — qui en subiront les conséquences. »
La réforme du régime syndical que souhaite mettre en place le gouvernement n’est donc pas une mesure technique. En fragilisant les cotisations syndicales, on fragilise indirectement l’équilibre social et institutionnel du Québec.

Malgré un recul partiel du ministre à la suite à la grogne publique, la FQPPU appelle à la vigilance et à la mobilisation. Défendre les syndicats, c’est défendre la démocratie, nos droits collectifs et l’avenir d’une société fondée sur la justice sociale.
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