La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) salue la décision du premier ministre de répondre à l’appel répété de la communauté universitaire, dont celui des professeures et professeurs d’université, de mettre fin au mandat de Pascale Déry.
Elle accueille avec un espoir prudent l’arrivée de Martine Biron au ministère de l’Enseignement supérieur, dans l’attente d’un dialogue renouvelé et constructif au service du réseau universitaire québécois.
En bref
- Une décision attendue et saluée. La FQPPU remercie le premier ministre d’avoir mis fin au mandat de Pascale Déry, après une rupture totale de confiance avec le milieu universitaire.
- Un appel à un dialogue renouvelé. La Fédération accueille avec un espoir prudent la nomination de Martine Biron et souligne la nécessité d’une écoute réelle et d’une collaboration constructive.
- Des priorités claires et urgentes. Réinvestissement massif, liberté académique, gouvernance collégiale, autonomie institutionnelle et lutte contre la marchandisation du savoir sont identifiés comme chantiers incontournables pour la nouvelle ministre.
Rappelons qu’au cours des derniers mois, Pascale Déry avait rompu tout lien de confiance avec le milieu universitaire. En affaiblissant son propre ministère, en multipliant les ingérences politiques et en refusant de reconnaître la gravité des crises financières et institutionnelles, elle a contribué à fragiliser la mission d’intérêt public des universités et les a laissées sans soutien face à des défis majeurs. La fin opportune de son mandat catastrophique donne enfin au milieu universitaire l’espoir de renouer avec un ministère qui écoute et qui agit.
Un dialogue à reconstruire
L’une des premières organisations à réclamer un changement de cap, la FQPPU tend aujourd’hui la main à la nouvelle ministre avec un plan précis pour restaurer la mission universitaire. La Fédération voit en effet dans ce changement une occasion de rétablir un dialogue respectueux et de replacer la mission universitaire au cœur des priorités du gouvernement. « Nous sommes tout à fait disposés à collaborer avec Martine Biron, mais nous attendons des gestes rapides et clairs pour corriger le gouffre financier actuel et pour protéger la mission universitaire », souligne Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU.

Pour rétablir la place des universités dans notre société, la ministre devra agir rapidement sur plusieurs fronts : un réinvestissement massif et durable dans l’université comme bien public, la protection intégrale de la liberté académique, des mesures concrètes pour garantir l’autonomie institutionnelle et un engagement ferme contre la marchandisation du savoir. Ces priorités constituent les conditions essentielles pour que l’université continue de jouer son rôle de phare pour le collectif — un lieu où la pensée critique peut déranger, où la vérité ne se négocie pas, et où la société peut se réfléchir et imaginer d’autres possibles.
La FQPPU demande donc à rencontrer la ministre dans les plus brefs délais afin d’instaurer un dialogue constructif qui permette de répondre rapidement aux défis pressants de l’enseignement supérieur. Fidèle à sa mission de défendre l’université comme service public, de protéger la liberté académique et de promouvoir une gouvernance collégiale et démocratique, la Fédération réaffirme que l’université doit demeurer un bien commun accessible à toutes et à tous. Elle est prête à travailler de concert avec la nouvelle ministre pour restaurer pleinement cette mission d’intérêt public et pour assurer la pérennité de l’université comme lieu de savoir, d’émancipation et de démocratie.
Le bilan de Pascale Déry, en cinq articles
- Le 13 mai 2025, la FQPPU exigeait la démission immédiate de Pascale Déry, dénonçant son incapacité à défendre la mission universitaire, ses ingérences politiques et son absence de vision pour l’enseignement supérieur.
- Le 19 février 2025, la FQPPU dénonçait l’ingérence de Pascale Déry dans un cours au Collège Dawson, y voyant une grave atteinte à la liberté académique et exigeant la fin immédiate de ces pratiques.
- Le 10 juin 2024, la Table des partenaires universitaires critiquait la révision de la politique de financement de Pascale Déry, jugeant qu’elle arrimait dangereusement l’université aux besoins du marché plutôt qu’à sa mission sociale.
- Le 19 janvier 2024, la FQPPU dénonçait l’ingérence politique de Pascale Déry qui a refusé, sans explication, d’entériner la nomination de la professeure Denise Helly au CA de l’INRS.
- Le 30 novembre 2023, la Table des partenaires universitaires reprochait à Pascale Déry d’avoir improvisé une hausse des droits de scolarité sans réelle consultation, et réclamait un financement public, équitable et pérenne des universités.
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