Ultimatum : si rien ne bouge, les profs de droit de McGill entreront dès cette semaine en grève générale illimitée

Dans la négociation d’une convention collective, le mépris comme stratégie n’est à l’avantage d’aucune des parties : c’est le message qu’envoient à leur employeur les membres de l’Association mcgillienne de professeur·es de droit (AMPD), qui s’apprêtent à déclencher une grève générale illimitée dès le mercredi 24 avril.

Face au refus de l’Université McGill de négocier de bonne foi, comme le lui impose pourtant la loi, plus des trois quarts des professeur·es de la Faculté de droit ont voté en faveur de ce moyen de pression. La grève est donc imminente – à moins, bien sûr, que l’Université ne convienne d’une entente de principe avant l’échéance de mardi 23 avril, à 11h59.

La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), qui représente plus de 8 000 professeur·es à travers le Québec, soutient sans réserve celles et ceux qui, à l’AMPD, luttent pour une gouvernance plus collégiale de l’université, reposant sur une culture de transparence et d’équité. « Les collègues de McGill pourront compter sur notre appui fort, de même que sur notre présence aux lignes de piquetage ainsi que sur toutes les tribunes », déclare Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. « À nos yeux, l’administration arrive ici en position de faiblesse, tant sur le plan légal qu’en regard de l’image qu’elle donne en ce moment d’une institution dédaigneuse des droits de ses travailleuses et de ses travailleurs : la négociation collective, c’est un droit fondamental. C’est un droit fondamental que reconnaissent d’ailleurs aisément les autres universités québécoises. »

À nos yeux, l’administration arrive ici en position de faiblesse, tant sur le plan légal qu’en regard de l’image qu’elle donne en ce moment d’une institution dédaigneuse des droits de ses travailleuses et de ses travailleurs : la négociation collective, c'est un droit fondamental. C’est un droit fondamental que reconnaissent d’ailleurs aisément les autres universités québécoises.
Madeleine Pastinelli
Présidente de la FQPPU

Les demandes de l’AMPD, diffusées dans un communiqué publié le 11 avril dernier, pourraient difficilement être plus raisonnables. « Tout ce qu’il faudrait à McGill et à l’AMPD pour parvenir à une convention collective, c’est deux ou trois jours de négociations collectives ciblées », affirme le président de l’association, Evan Fox-Decent. « Il faut constater que McGill n’est même pas disposée à fixer des dates de négociation pour éviter une grève », note-t-il.

Il serait donc simple pour l’Université de faire un pas dans la direction d’une convention collective, alors que les répercussions de son inaction mettraient en péril la diplomation de nombre de ses étudiant·es. « Nous avons proposé des mesures pour assurer la continuité des examens des étudiant·es et le paiement des chercheurs·euses étudiant·es », indique Kirsten Anker, vice-présidente de l’AMPD. « C’est maintenant à l’administration de démontrer qu’elle se soucie des étudiant·es en négociant pour éviter la grève », poursuit-elle.

Tout ce qu’il faudrait à McGill et à l’AMPD pour parvenir à une convention collective, c’est deux ou trois jours de négociations collectives ciblées. Il faut constater que McGill n’est même pas disposée à fixer des dates de négociation pour éviter une grève.
Evan Fox-Decent
Président de l'AMPD

En guise de rappel, McGill avait engagé une longue et coûteuse bataille juridique pour empêcher l’accréditation de l’AMPD. Le Tribunal administratif du travail n’avait pas retenu les arguments de l’Université et avait accrédité le syndicat en 2022.

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