Première grève de professeur·es de l’histoire de McGill : l’AMPD demande à ce que l’Université négocie de bonne foi

C’est un événement qui n’était jamais advenu à l’Université McGill depuis sa fondation en 1821 : une grève de professeur·es, celle de l’Association mcgillienne de professeur·es de droit (AMPD), se tiendra le mardi 13 février sur le campus.

Par celle-ci, les membres de l’AMPD dénoncent la mauvaise foi de l’Université à la table de négociation, dont la stratégie est de faire traîner le processus de manière déraisonnable et de nier le droit fondamental des professeur·es à la négociation collective. La Fédération québécoise des professeures et des professeurs d’université (FQPPU) invite ses syndicats et associations membres à soutenir leurs collègues de McGill, que ce soit sur place ou dans leurs communications. « Il est temps que l’Université McGill commence à travailler de concert avec ses professeur·es, et non contre eux », affirme la présidente de la FQPPU, Madeleine Pastinelli.

Il est temps que l’Université McGill commence à travailler de concert avec ses professeur·es, et non contre eux.
Madeleine Pastinelli
Présidente de la FQPPU

Dans un communiqué publié vendredi dernier, l’AMPD détaille les comportements à l’origine du contentieux. Malgré l’intervention d’un conciliateur nommé par le ministère du Travail, l’Université refuse explicitement de rencontrer le comité de négociation de manière régulière, arrive aux rencontres sans être préparé et s’efforce de ralentir le processus par tous les moyens à sa disposition. À de nombreuses reprises dans les discussions, l’administration a demandé à ce que la convention collective renvoie aux politiques de l’Université, s’accordant ainsi le droit de modifier unilatéralement les conditions de travail de ses professeur·es – ce qui revient, à toutes fins pratiques, à nier l’idée même de la négociation collective. Finalement, l’Université continue de contester devant les tribunaux le droit d’association du corps professoral de la Faculté de droit, alors que ce droit a pourtant été reconnu sans équivoque par le Tribunal administratif du travail, qui a accrédité l’AMPD.

Nous comprenons bien que la grève affecte nos étudiant·es. Mais ce qui est en jeu, c’est la nécessité d’améliorer les conditions de travail et de s’assurer qu’il y ait suffisamment de professeur·es en poste pour maintenir un ratio étudiant·es/professeur·e convenable, dans le contexte où McGill a gelé les embauches et envisage une hausse des inscriptions. Ce qui est en jeu, ce sont notamment les conditions d’apprentissage de nos étudiant·es.
Evan Fox-Decent
Président de l'AMPD

Mentionnons que ces négociations de l’AMPD sont d’une importance capitale : l’Association représente le premier syndicat de professeur·es de l’Université McGill et les changements qu’elle obtiendra par la négociation pour limiter le pouvoir discrétionnaire de l’administration ouvriront la voie à l’amélioration des conditions de l’ensemble de la communauté universitaire. À cet égard, le recours à la grève s’avère être le seul moyen dont dispose l’AMPD à cette étape. « Nous comprenons bien que la grève affecte nos étudiant·es », déplore le président de l’AMPD, Evan Fox-Decent. « Mais ce qui est en jeu, c’est la nécessité d’améliorer les conditions de travail et de s’assurer qu’il y ait suffisamment de professeur·es en poste pour maintenir un ratio étudiant·es/professeur·e convenable, dans le contexte où McGill a gelé les embauches et envisage une hausse des inscriptions. Ce qui est en jeu, ce sont notamment les conditions d’apprentissage de nos étudiant·es. »

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