Après quelque deux années de contestation de leur accréditation par l’Université McGill, les membres de l’Association mcgillienne des professeur.e.s de droit (AMPD) poussent enfin un soupir de soulagement. Dans un protocole d’accord signé hier par les deux parties, la haute direction de l’université accepte de reconnaître l’AMPD et de négocier une première convention collective.
Ce faisant, elle reconnaît également la légitimité de deux autres syndicats de professeur·es, soit l’Association mcgillienne des professeur.eure.aire.s d’éducation (AMPE) et l’Association mcgilloise des professeur·e·s de la Faculté des arts (AMPFA). Avec l’AMPD, celles-ci formeront une confédération qui négociera les conditions de travail à l’échelle de l’université. En contrepartie, l’AMPD accepte de cesser sa grève générale illimitée.
« Cette entente constitue une victoire majeure pour les professeur·es de McGill », a déclaré Madeleine Pastinelli, présidente de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU).
« Bien sûr, cette résolution arrive très tard, après une coûteuse et inutile bataille de l’université pour tenter d’empêcher la syndicalisation. Cette posture antisyndicale a mené à une grève aussi longue et difficile qu’elle était apparemment nécessaire pour faire entendre raison à l’administration de McGill. Qu’importe : cela démontre sans équivoque qu’aucune université ne saurait ignorer le droit fondamental de ses professeur.es à la négociation collective. »
« Enfin, nous pourrons nous concentrer sur la mission première de l’Association : nous assurer d’une gouvernance collégiale et transparente de notre Faculté », se réjouit Evan Decent-Fox, président de l’AMPD. « Tout cela, évidemment, en continuant de défendre sans relâche la mission universitaire et les conditions nécessaires à sa pleine réalisation. »
Chronologie des événements
- Novembre 2022 : le Tribunal administratif du travail accrédite l’AMPD et « tous les professeur·es à temps plein de la Faculté de droit de l’Université McGill ». Cette décision advient en réponse à une longue et coûteuse bataille juridique engagée par McGill contre l’accréditation de l’AMPD et le droit fondamental de ses membres à la négociation collective.
- Février 2024 : l’AMPD organise la première grève de professeur·es à McGill. L’administration refuse alors de négocier de bonne foi, notamment en refusant de rencontre le comité de négociation de manière régulière et en proposant d’avoir le pouvoir de modifier unilatéralement les conditions de travail de ses professeur·es.
- Avril 2024 : une fin de non-recevoir de l’Université amène l’AMPD à entreprendre une grève générale illimitée. Cette dernière se poursuit jusqu’en octobre 2024, avec une interruption estivale ayant permis aux professeur·es de noter leurs étudiant·es. Au cœur de leurs revendications se trouve la demande que la haute direction abandonne le combat juridique qu’elle mène pour nier l’existence du syndicat.
- Octobre 2024 : l’administration de McGill accepte de considérer une entente qui reconnaîtrait la légitimité de l’AMPD. La grève est alors interrompue.
En savoir plus
- The English version of this press release is available on Cision.
- Le 30 septembre 2024, toutes les présidences de syndicats de professeur·es au Québec signaient une lettre ouverte pour défendre le droit de l’AMPD à la négociation collective.
- Le 8 avril 2024, la plus grande faculté de l’Université McGill, la Faculté des arts formait son propre syndicat : l’Association mcgilloise des professeur·e·s de la Faculté des arts (AMPFA).
- Le 21 septembre 2023, la FQPPU appuyait les professeur·es de la Faculté d’éducation de McGill dans leurs démarches pour se syndiquer.
- Le droit inaliénable à la négociation collective fait partie de nos dix principes fondateurs, qui guident les actions de la Fédération depuis plus de 30 ans.
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